Sujet: La terre qui nourrit nos chevaux Mar 18 Nov - 22:20
Je suis trop excitée pour garder ça pour moi, faut que je partage. Alors j'ouvre un post.
Ça fait un bon moment que je me pose des questions sur les sols, la terre, les pâtures... Au début, j'étais franchement inquiète, j'écoutais ce qu'on me disais, n'ayant aucune expérience en matière de gestion des pâtures... et c'était pas franchement encourageant. Je suis en contact avec pas mal d'agriculteurs depuis que j'occupe les prés des 2U, d'abord ceux qui ont des parcelles cultivées autour, et puis tous ceux qui viennent chercher du fumier. Et chacun y va de son petit conseil. Dès le début, ils ont été unanimes : d'ici deux ou trois ans, j'aurais plus rien dans mes prés, vu que je ramassais le fumier, que je ne hersais jamais, et que je ne semais pas d'une année sur l'autre. On m'a donné plein de conseils très théoriques sur ce qu'il fallait planter ici, parce que chez nous le ray-grass, c'est pas la peine, y'a que la luzerne qui prend etc., et puis des conseils aussi sur ce que je devais ajouter, parce que si on met pas un peu d'azote, y'a rien qui pousse, et puis le terrain est très calcaire ici etc. Donc grosse inquiétude de mon côté : je n'ai pas de tracteur, rien... comment faire ? Je vais pas piocher à la main trois hectares, quand même :-(
Donc j'ai eu pas mal de moments de doutes, vu que je n'avais pas la possibilité matérielle d'appliquer tous ces conseils. Mais malgré ça, les prés ont continué à nourrir les chevaux. Ils les nourrissent même de plus en plus. J'ai fonctionné à l'instinct d'abord. Pour ce qui est de l'engrais, j'ai testé plusieurs façons de remettre le fumier sur les prés (après plusieurs mois de compostage). Je commence seulement à entrevoir celle qui me semble la meilleure. Niveau aération du sol, j'ai pensé bêcher uniquement les zones où la terre est vraiment mauvaise et trop tassée, mais au final, j'ai abandonné l'idée... avec ma petite bêche et mon dos en vrac, y'a sans doute plus utile à faire. Actuellement, je me contente d'arracher les adventices par ci par là : quand on enlève la racine, ça fait quelques petits trous dans la terre... lol... mais pour l'essentiel, je laisse faire la nature.
Récemment, je suis tombée sur une intervention de Claude Bourguignon, dont je suis fan depuis longtemps, et ça a été pour moi un énorme soulagement : mes voisins agri, ils ont beau avoir 40 ans d'expérience en la matière, c'est pas forcément pour ça qu'ils ont raison. Et Claude Bourguignon explique pourquoi ma pâture en permaculture, ça marche.
Je vous mets ici le lien vers la vidéo, pour les passionnés. C'est un peu long, mais c'est tellement bien expliqué !
S'il y a deux règles fondamentales à retenir pour ceux qui n'ont pas le courage de regarder la vidéo, ce sont celles-ci : - Ne jamais, jamais labourer. Ne jamais retourner la terre, même si ça fait des millénaires qu'on en a fait une règle. Ce n'est pas parce qu'une pratique est ancestrale qu'elle est forcément bonne. De fait, retourner la terre, c'est mettre à l'air libre des micro-organismes qui ne peuvent vivre qu'en milieu anaérobique, et à l'inverse enfouir d'autres micro-organismes qui ont besoin d'air. Quand c'est fait mécaniquement, au tracteur, ça peut même être un véritable massacre, il y a des milliers de vers, de bousiers et autres bestioles qui n'y survivent pas. Or leur rôle est absolument fondamental. - Ne jamais laisser le sol à nu. Ça, c'est le point que j'avais un peu tendance à négliger parfois. Mais c'est pourtant fondamental. Si les chevaux ont rasé complètement un pré, s'ils ont laissé des zones carrément nues à cause du piétinement (chez moi, c'est systématique aux points stratégiques, c'est-à-dire aux entrés, aux points d'eau, d'ombre, de roulade etc.), il faut couvrir ces zones si on veut voir l'herbe y repousser un jour. On couvre avec ce qu'on veut, paille, vieux foin, fumier, n'importe quoi, mais la terre doit rester humide et vivante en dessous. Couvrir, ça permet de maintenir une vie, des champignons, des bactéries, des insectes, qui vont aérer la terre en attendant la repousse du printemps. Evidemment, si on a labouré, ben c'est foutu, le sol va se retrouver à nu pendant un sacré bout de temps... c'est la mort. Si une pâture n'est pas labourée, les zones nues sont finalement rares.
Et c'est là que je vous sors mes petites photos du jour, parce qu'aujourd'hui, mon programme, c'était justement d'aller faire un petit check up de ma terre. Bonheur :-))
Je commence par la photo choc, avec le bout du nez de mon voisin Dakota un peu envahissant :
Oui, il s'agit bien de la même terre. A la base, c'est le même champ. La partie de droite est celle de mon voisin : elle est labourée mécaniquement chaque année, reçoit sa dose modérée d'engrais. F. y sème de la luzerne, puisqu'il est producteur. Cette année, la luzerne n'a pas pris, et à la place, est venu l'adventice qu'on voit sur l'image, et dont j'ignore le nom. Les chevaux ne la mangent pas. Côté gauche, c'est chez les 2U, et c'est précisément une zone qui m'a donné beaucoup de fil à retordre, car elle était quasiment toujours à nu. On m'a dit que c'était à cause des racines des peupliers, qui devaient sans doute appauvrir le sol. Pour ne rien arranger, c'est la zone où les U stationnent en permanence, vu qu'elle est relativement bien abritée, et que c'est l'endroit où ils peuvent interagir avec les voisins par dessus les clôtures. Vu que rien ne poussait sur cette zone, j'ai décidé d'en faire un terrain d'expérimentation. L'été dernier, je l'ai donc sacrifiée du point de vue des chevaux : j'y a amassé tout le fumier. Cet été, les 2U ont un peu boudé : l'herbe avait commencé à pousser sur le fumier, mais il y avait des restes de crottins non décomposés, et ils sont très chochottes, ils n'iront pas brouter s'il reste un vieux crottin sec à proximité. Donc j'ai tout nettoyé d'un coup de râteau, j'ai enlevé tout ce qui n'avait pas été entièrement assimilé par la terre. Voilà le résultat. C'est cool.
La suite en images :
Comparaison de la terre qui se trouve à droite de la clôture :
Sur cette dernière image, j'ai arraché une des grandes plantes pour voir ce qu'il y avait dessous. Niveau consistance, c'est pas si catastrophique que ça, c'est assez granuleux, on pourrait en faire quelque chose. Mais y'a rien de rien, j'ai eu beau chercher, fouiller, j'ai rien vu, aucune petite bestiole.
De l'autre côté... ben ça n'a rien à voir. Et ce qui fait toute la différence, c'est la vie qui grouille. Dans n'importe quelle petite motte de terre, y'a forcément des petites bêtes, même si certaines sont si minuscules qu'il faut les chercher longtemps. Mais elles y sont. Et je pense que ce sont elles qui font TOUT le boulot.
Ici, un petit ver qui n'était pas du tout content que je le dérange. Ne vous inquiétez pas, je l'ai vite remis à sa place... lol. Déjà, ce qui m'a frappée, c'est la couleur. C'est la même terre ! Les deux terrains sont limitrophes. Mais cette terre a évolué de façon complètement différente d'un côté et de l'autre. Ça veut dire que ça fonctionne !
Et le rendement n'est pas le même non plus :-)
Au niveau de ce qui pousse, c'est un peu la surprise d'une année sur l'autre. Parfois les chevaux adorent, parfois ils aiment moins... Mais c'est très varié, il y a tellement de variété qu'ils se permettent de faire les fines bouches et de choisir leur menu.
Voilà pour les prés du bas. Mon gros chantier maintenant, ça va être de m'attaquer sérieusement au pré du haut, et ça, c'est une autre affaire. Mais c'est un défi que je me donne : essayer de faire venir l'herbe sur une terre de garrigue a priori très pauvre (les 2U ont toujours un peu de foin quand ils passent sur le pré d'hiver, qui jusqu'à présent ne peut les nourrir intégralement même s'il leur permet de s'occuper toute la journée).
Pour mémoire, voici à quoi ressemblait le pré d'hiver lorsque nous avons pris possession des lieux :
C'est ce qu'on appelle la garrigue ici : c'est sec et pauvre. C'est plutôt bon pour les chevaux, car ce sont beaucoup de fibres qu'ils doivent mastiquer longtemps. Mais ce n'est pas très nourrissant, et c'est une herbe malheureusement très fragile : un pré mettra quelques années pour retrouver cet état sauvage. Et le principal problème de mon pré d'hiver, c'est surtout ça :
Là, y'a strictement rien à manger du point de vue d'un cheval. C'est une jungle de ronces et de buissons, qui pourrait éventuellement satisfaire des chèvres, peut-être même des ânes, mais sûrement pas des chevaux. Durant les trois hivers que nous avons passés sur ce pré, la première étape, ça a été d'élaguer, de donner un peu d'espace aux plantes étouffées par cette végétation envahissante et peu intéressante.
Photo prise à peu près au même endroit que la précédente, l'hiver dernier :
Théoriquement, on dit (on : mes voisins agri...) que rien ne peut pousser dans la garrigue. Ben je relève le défi... Je sais que ça ne va pas se faire du jour au lendemain, mais je suis sûre qu'on peut faire évoluer la terre dans le bon sens. Et y'aura un suivi en photo à l'appui ;-)
Nariane c'est l'heure du débourrage!
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 9:56
Super intéressant Napo Ca intéresse beaucoup pour comprend moi aussi comment restaurer un milieu un peu naturel sur mes futurs terrains qui sont d'anciennes vignes (= terrains très très "traumatisés")
Cathy Equin'éthique attitude!
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 10:01
Napo j'adore ! Tu confirmes ce que je commençais a penser ! Clairement c'est la même histoire chez moi ! Les copains agri ont tous dit "faut faire comme ci" ou "faut faire comme ça"
Mais au final on a jamais eu les moyens financiers et matériel (tracteur et machines) pour mettre en place le fameux protocole d'entretien d'une terre. Et je crois bien que l'année dernière, le pré n'a jamais été aussi vert et fourni ! Clairement c'est la fête de la petite bête, au point où en ce moment je sauve chaque jour des dizaines de vers de terre de mes baignoires Et j'ai des chevaux trop gros
Hate de voir la suite de ton expérience ! Bon courage !!!
angelique cheval actif
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 11:14
Pas encore eu le temps de regarder la vidéo mais même en agriculture conventionnelle ce sont deux préconisations qu'on entend de plus en plus :
Ne pas labourer --> les agris viennent de plus en plus vers les TCS = techniques culturales simplifiées, on laboure plus forcément, on déchaume juste un petit coup ou on fait un semis direct
Couvrir les sols --> en grandes cultures dans certaines régions et à certaines périodes les sols nus sont interdits, il faut obligatoirement un couvert végétal --> ça limite l'érosion, empêche le ruissellement des nitrates, participe à la structure du sol ...
*A-h* Equin'éthique attitude!
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 11:40
Marrant, comme les agris sont pas d'accord entre eux parfois ^^ Mon papa m'a toujours appris qu'il ne fallait jamais labourer un pré Et chez nous, on ne resème pas non plus... On laisse le sol se refaire tout seul A la limite, l'an passé, on a hersé, mais dans le but justement d'appauvrir le sol nous (Perle, si tu m'entends )
Et cette année, on va juste hacher les zones de refus, et c'est tout
En tout cas, c'est un joli objectif
Elise Eléphant du forum
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 11:43
De toutes façons tu as bien raison de parler de tout ça... c'est bien connu qu'on ne nourrit pas les chevaux comme des vaches au ray grass... même si malheureusement les techniques agri/elevage bovins sont encore trop souvent utilisées pour les chevaux ! Mais tout le monde n'arrive pas à le comprendre !
josette cheval d'école
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 12:08
Arf je ne peux pas voir la video d ici. Pour ceux qui sont interesse perma culture, il y a un tres bon bouquin, de Sepp Holzer, un autrichien. Il y a des video qui trainent aussi sur le web, est c est vraiment passionnant tout aussi bien sur l aspect flore et faune, culture et elevage. L elevage des vache au ray grass, c est recent: la fourbure n'est pas exclusive au chevaux, les vaches en souffrent aussi du a la richesse des patures, pour supporter la production de lait... Toutes les methode de paturages actuelle n ont ete fait que pour augmenter les rendements, dans le temps les troupeau de vaches etaient mene de patures en patures naturelles (mon pere etait patou quand il etait gamin, et les vaches ne paturaient jamais plus de 2 semaines au meme endroit... d une pour eviter d abimer les champs, et de deux, pour preserver la qualite de l herbage, et ironiquement il est du genre a supporter l agriculture conventionelle moderne!)
Elise Eléphant du forum
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 12:15
Oh je le sais Josette j'ai fait du controle laitier ponctuellement donc j'ai pu bien discuter avec les éleveurs laitiers...
*A-h* Equin'éthique attitude!
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 12:24
Oui, enfin, dans certaines régions, t'a bien du mal à ne pas avoir de ray grass, c'est juste impossible quand tu vois les sols
Dans la pelouse, on a semé une biesse herbe. Et on a une pelouse aussi riche que le pré des vaches à côté Pourtant, elle n'a qu'un an, et on n'a jamais engraissé, on n'a rien fait (à part la tondre )
josette cheval d'école
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 12:30
Oui certainement mais ce n'est pas le cas de tout le monde... ce que je voulais dire aussi, c est que meme les techniques d elevage bovine sont loin des techniques de perma lie a l elevage de betail, en rapport aussi avec les livres de Sepp, qui ne parle pas seuleemnt de la culture de vegetaux, mais de l agriculture en general... ce qui a tendance a etre oublie, et qui revient a l origine meme de perma culture (la permanent agriculture) Un jour on a aussi vu un doc treeeeeeees interessant, sur TED sur un chercheur qui avait reussi a reconstruire vegetalement des regions completement desertique avec le surpaturage! c etait super interessant, je vais essayer de retrouver ca...
Napo Eléphant du forum
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 14:14
Citation :
Ça intéresse beaucoup pour comprend moi aussi comment restaurer un milieu un peu naturel sur mes futurs terrains qui sont d'anciennes vignes (= terrains très très "traumatisés")
Oui, j'ai pensé à ton post à ce sujet. Dans mes pâtures, y'a aussi une ancienne vigne. C'est l'une des parcelles qui me donne le plus de soucis... Celle-là, j'ai vraiment du mal à la rendre productive :-( Mais on va y arriver, petit à petit...
Citation :
Pas encore eu le temps de regarder la vidéo mais même en agriculture conventionnelle ce sont deux préconisations qu'on entend de plus en plus
Ouiiiii ! Angélique, j'ai vu aussi qu'il y avait différentes pratiques, semis sous couvert, semis directs, TCS et autres, avec des avantages et des inconvénients bien sûr, mais c'est bon signe quand même, peu à peu l'idée fait son chemin. C'est pas nouveau, hein... J'ai commencé à m'intéresser sérieusement à tout ça il y a plus d'une dizaine d'années, quand j'étais à la Confédération Paysanne. Chez moi (zone viticole), il y a eu une étude comparative des sols sur plusieurs secteurs, qui consistait à couper une vigne en deux : une parcelle était désherbée, l'autre enherbée, ou laissée à l'état brut. Résultats complètement délirants concernant l'évolution des sols dans chacune des deux parcelles ! Mais bon, jusqu'à présent, je suivais ça de loin. Depuis que j'ai mis les 2U sur un vrai terrain, je peux expérimenter, observer au jour le jour, et je commence à avoir un peu de recul maintenant qu'on achève notre troisième année ici. Quand on peut gratter la terre soi-même, c'est bien plus passionnant que de regarder ça dans les livres ;-)
Citation :
Un jour on a aussi vu un doc treeeeeeees interessant, sur TED sur un chercheur qui avait reussi a reconstruire vegetalement des regions completement desertique avec le surpaturage! c etait super interessant, je vais essayer de retrouver ca...
Yes, ça m'intéresserait Josette.
Au dessus de chez les 2U, y'a une colline très rocailleuse sur laquelle on va parfois se balader. Là, c'est même plus de la garrigue, c'est une végétation de maquis, avec des buissons bas, un peu comme celle qu'on trouve en corse. Ben il paraît qu'il y a un gars qui a réussi à faire un potager là-bas, et productif, le potager, puisque c'est pas un amateur, c'est un maraîcher qui vit de ça. Sacré défi. Apparemment, ce serait sur BRF. Faut vraiment qu'on aille le rencontrer. Prochaine balade avec les 2U, le maraîchage sur BRF en plein maquis.
Nariane c'est l'heure du débourrage!
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 14:32
Citation :
Oui, j'ai pensé à ton post à ce sujet. Dans mes pâtures, y'a aussi une ancienne vigne. C'est l'une des parcelles qui me donne le plus de soucis... Celle-là, j'ai vraiment du mal à la rendre productive :-( Mais on va y arriver, petit à petit...
Je te tiendrai au courant des évolutions chez moi....de vigne abandonnée ( qui a eu le temps de se reposer un peu) à pâture....sur le moyen terme.
Citation :
une parcelle était désherbée, l'autre enherbée, ou laissée à l'état brut. Résultats complètement délirants concernant l'évolution des sols dans chacune des deux parcelles !
Mon copain gère sa petite parcelle de vigne, et comme il est toujours à la bourre, il ne désherbe pas, et traite pas, ; il fait du bio sans le savoir . Ses pieds de vigne sont perdus dans les asperges sauvages, mais au moment des vendanges, ils donnent autant que ceux de la parcelle voisine.
De fait, ton post va servir de base à une intuition qu'on est beaucoup à avoir sur ce forum j'ai l'impression ...
josette cheval d'école
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 17:11
[quote="Napo"]
Citation :
Au dessus de chez les 2U, y'a une colline très rocailleuse sur laquelle on va parfois se balader. Là, c'est même plus de la garrigue, c'est une végétation de maquis, avec des buissons bas, un peu comme celle qu'on trouve en corse. Ben il paraît qu'il y a un gars qui a réussi à faire un potager là-bas, et productif, le potager, puisque c'est pas un amateur, c'est un maraîcher qui vit de ça. Sacré défi. Apparemment, ce serait sur BRF. Faut vraiment qu'on aille le rencontrer. Prochaine balade avec les 2U, le maraîchage sur BRF en plein maquis.
Ah beh lis les livres de Sepp, il a fait des trucs equivalents meme plus fou! et ca pousse super bien (les cucurbitacees poussent tres bien sur ce genre de terrain, c est completement adapte)
josette cheval d'école
Age : 47 Nombre de messages : 2571
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 17:17
Ah punaise je crois que j ai trouve: http://www.ted.com/talks/allan_savory_how_to_green_the_world_s_deserts_and_reverse_climate_change
Napo Eléphant du forum
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 19:38
Merci Josette, je vais regarder ça ce soir :-)) J'suis à fond, j'suis à fond... lol !
Edit : Je viens de regarder... et je suis encore plus à fond ! C'est génial, c'est incroyable.... pfffiuu ! Trop fort !
josette cheval d'école
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Mer 19 Nov - 23:25
Ouais c est formidable! Moi j adore, ca me e co forte un peu quand je pense un peu trop a ma condition d employe en batterie ds mon super mega building de 2000 personnes!
mirza Eléphant du forum
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Localisation : Entre Quercy et Rouergue
Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Jeu 20 Nov - 7:17
Citation :
Quand on peut gratter la terre soi-même, c'est bien plus passionnant que de regarder ça dans les livres ;-)
A qui le dis-tu ! Depuis le temps que j'attendais ça moi aussi, c'est vraiment merveilleux. Et comme toi, cette vidéo m'a remis les idées au clair, et puis m'a redonné envie de me concentrer dessus, lorsque je l'ai vue passer sur FB (depuis elle se diffuse dans tous les sens, je ne passe pas une semaine sans la voir ). (Pour ça d'ailleurs que je me fais un plaidoyer sur l'utilité des arbres dans la pâture depuis quelques temps, et avec toutes ces pluies — d'ailleurs je vous ai pas montré ça ici, il faudrait que je le mette sur le post des écuries, c'est super intéressant je trouve.) Hé oui, car même avant ma passion pour la MTC et tout ce genre de chose, j'avais longtemps rêvé moi aussi de mettre enfin les mains dans la "vraie" terre (et d'ailleurs je ne savais pas qu'on pouvait adhérer à la Conf' sans être paysan, si j'avais su !!). Pour ça aussi que j'ai des contacts dans les assos d'agri bio du coin, c'est encore un autre côté de ma vie que j'ai besoin de réaliser (ça en fait beaucoup à la fin !).
Bref. En ce moment j'en suis au stade où je suis sans cesse épatée par ce que nous apportent les arbres. De simples arbres, des feuillus comme le dit Bourguignon, si possible variés (y'a tellement de variétés sauvages naturelles !) et beaucoup à fleurs (pour polliniser). Avec leur racine profonde ils drainent l'eau et alimentent les nappes phréatiques. Avec leurs feuilles ils offrent un couvert, qui non seulement comme il le dit nourrissent les champignons pour former in fine le fameux complexe argilo-humique, mais aussi pour ce qui nous intéresse, protège les pieds des chevaux de la boue. Il faut vraiment que je vous fasse des photos détaillées de tout ça, c'est passionnant à regarder, tous les matins je m'émerveille toute seule de l'efficacité d'un couvert d'arbres sur l'état des terrains.
Je pense que parmi les clés pour regagner la vitalité et l'équilibre d'un terrain, c'est vraiment un truc essentiel, les arbres. (d'ailleurs c'est tout à fait logique, hein )
Bon, et sinon sur la garrigue, y'a pas que des "estrangers" qui ont fait pousser des trucs, LOL ! Il y a aussi Jean Pain bien sûr et son compost magique ^^ Et puis toutes ces expériences, où oui en effet le but est de commencer par ramener de la terre sur un sol qui en manque. Disons que si je comprends bien, l'équation de la garrigue ce serait : La terre est à nu (parce que les bergers ont coupé les arbres il y a des siècles pour faire des pâtures à moutons, dans les Bouches du Rhône, p.ex., ou à cause des incendies — les deux pouvant revenir au même ) —> La terre de barre du sol —> Il n'y a plus que des cailloux —> Rien ne pousse sur des cailloux —> Les seuls trucs qui arrivent à pousser c'est une végétation à racines de surface, petite, héliophile. Donc si tu ramènes de la matière (du BRF, de la terre, du compost, ce que tu veux), tu permets à d'autres plantes de revenir sur ce sol. En fait c'est exactement ce que fait la nature mais tu le fais plus vite qu'elle : si tu laisses faire, dans bien des lieux la garrigue n'est qu'une étape intermédiaire avant que ça se recouvre. Il y a d'abord ces petites plantes, qui en vivant et en mourant etc. fabriquent plus de matière, qui va permettre à d'autres plantes de pousser, plus grandes, qui vont ajouter encore de la terre + de l'ombre pour des petits arbres, qui vont permettre à des plus grands et plus lents de venir s'ajouter, et on arrive aux pins (dont on se passerait volontiers mais qui peut aider), puis aux chênes, dont on oublie souvent qu'ils ne sont qu'une étape intermédiaire vu que souvent c'est là que ça crame ou qu'on en fait du bois, et si on laisse les chênes y'a tous les feuillus lents qui poussent, les érables, les hêtres, les ormes, etc. etc. etc.
Ptibou1.3 cheval d'école
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Jeu 20 Nov - 9:30
Impressionnantes tes photos Napo !!
Tu peux développer un peu ta partie "recompostage" ? Tu laisses le fumier se décomposer combien de temps ?
Sinon ça, c'est suuuuuuper intéressant :
josette a écrit:
Un jour on a aussi vu un doc treeeeeeees interessant, sur TED sur un chercheur qui avait reussi a reconstruire vegetalement des regions completement desertique avec le surpaturage! c etait super interessant, je vais essayer de retrouver ca...
Je regarde la vidéo dès que possible merci !
Mirza > on laisse pousser depuis maintenant quelques années des chênes en bas du pré de chevaux en espérant avoir d'ici quelques temps un petit bosquet dans lequel ils pourront s'abriter. Mais c'est vraiment trèèèèèès long ! Là les arbres sont assez haut (environ 2 mètres) par contre ils sont encore tout fins, du coup encore trop tôt pour y mettre les chevaux sans qu'on prenne le risque qu'ils ne les mange.
Napo Eléphant du forum
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Jeu 20 Nov - 11:58
Alors ça va plus loin, Mirza :
Citation :
n fait c'est exactement ce que fait la nature mais tu le fais plus vite qu'elle : si tu laisses faire, dans bien des lieux la garrigue n'est qu'une étape intermédiaire avant que ça se recouvre.
Regarde la vidéo de Josette... Dans pas mal d'endroit, le désert est arrivé parce qu'il n'y avait plus d'animaux !!! On a réduit les troupeaux parce qu'on pensait qu'ils étaient cause de désertification, mais c'était une erreur monumentale. La cause, c'était juste la façon dont on les faisait pâturer, sans respecter la nécessaire rotation des parcelles. J'ai vraiment pas le temps de développer ce soir, j'suis à la bourre, mais j'y reviendrai.
Mais en gros, j'ai noté deux règles : - pas de labour - pas de sol à nu Il faut rajouter : - pas de sol sans troupeau.
Ptibou, j'te réponds ce soir aussi ;-)
Juste un petit correctif sur ça :
Citation :
et d'ailleurs je ne savais pas qu'on pouvait adhérer à la Conf' sans être paysan, si j'avais su
Si tu n'as pas le statut d'agri, tu n'adhères pas à la Conf', mais aux Amis de la Conf", ce qui te permets de participer, de bénéficier du savoir, du réseau d'info, de solidarité etc.
Ptibou1.3 cheval d'école
Age : 43 Nombre de messages : 2760
Localisation : Tarn-et-Garonne
Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Jeu 20 Nov - 12:12
Napo > merci !!
Pas eu le temps de le lire mais voici un article qui m'a l'air fort intéressant !! https://podologueequine.files.wordpress.com/2014/07/amc3a9lioration-et-gestion-de-pc3a2ture-version-finale-2.pdf
josette cheval d'école
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Localisation : in ze uk
Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Jeu 20 Nov - 13:28
napo, je ne sais plus... c est dans cette video qu ils parlent des chevres??? qui avaient ete retiree de l argion car elle faisaient de "domage" et du coup ils on fini par les reintegrees car la reserve naturelle se deteriorait?? si c est pas ca faut que je retrouve car c etait super interessant aussi! enfin attention a l effet inverse... il ne faut pas oublier que les grands parc naturels americains on failli disparaitre, car a leur creation ils ont interdit les populations natives d y chasser (les indiens): du coup l equilibre "naturel" a ete casse, et les parcs se sont retrouve en surnombre de bison, loups etc etc et ont deperis tres rapidement... On a vu un docu sur le yellowstone sur ce sujet, tres interessant aussi! enfin depuis que J a lu les bouquin de Sepp, il s est fait une raison sur les mauvaises herbes et les "pests" (je sais plus comment on appel ca: les animaux qui viennet tout te bouffer: rongeurs, oiseaux etc etc) : plutot que d essayer de s en debarasser, ou de les empecher de venir, il essait plutot de les occuper a bouffer autre chose... idem pour l eau et le compost: il travaill maintenant avec la technique des "raised bed", ces "talus" rempli de bois mort, qu il recouvre de terre (methode de Sepp): l ete ca garde l humidite, l hiver ca ne la retient pas, meme, les mouche de la carotte par exemple, reste au ras du sol, et en "monte" pas: resultat cette annee il a des super carottes, et on est en train d avoir des super salade d hiver car les pieds restent au sec!
Napo Eléphant du forum
Age : 54 Nombre de messages : 40133
Localisation : Mèze (34)
Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Jeu 20 Nov - 21:24
Oui Josette, les raised bed, ici on dit la culture sur butte. Pour ceux qui ont des envies de potager, voir cette vidéo de Philip Forrer, donc je suis absolument fan (il me fait trop marrer, avec son "moins j'en fais, mieux je me porte") : CLIC !.
Donc pour en revenir à la question du fumier, j'suis pas encore très au point, mais ça s'améliore. Cas particulier chez moi, il y a le problème Unica et son sur-parasitisme récurrent. Donc obligation d'enlever tout le fumier pour préserver Uruguay de la contamination, et atténuer celle d'Unica. C'est dommage, mais c'est ainsi. Je ne garde donc qu'une partie du fumier, le reste est mis en sac et évacué (y'a un point de ramassage à l'entrée du pré, ce sont les jardiniers du village qui déposent leurs sacs vides et viennent les rechercher, c'est bien en place maintenant, j'ai même parfois des soucis d'approvisionnement à certaines périodes quand ils veulent tous du fumier en même temps). Celui que je garde pour mes prés : - Soit je mets moi aussi en sac, je laisse composter au moins trois mois, ça monte très fort en température, et ensuite je l'éparpille sur les parcelles. Ben... c'est assez bof, lourd à gérer, et je ne sais pas encore si ça va être vraiment efficace. Je teste ça sur deux zones où j'ai une herbe assez pauvre et clairsemée, avec pas mal de mauvaises herbes, et on verra ce que ça donne. Par contre, le compostage en sac (ou sous bâche, testé par un des jardiniers amateurs qui se sert chez moi), c'est vraiment top. Tu récupères un fumiers magnifique, avec une bonne odeur de terre et de champignons, très riche et bien décomposé. J'ai même envie de m'en garder pour mes plantes à la maison. - Soit je fais un gros tas dans un coin, je laisse composter trois mois et j'étale ensuite. Ben j'ai testé, et je ne le referai plus. D'abord ça ne s'est pas très bien composté, pas uniformément je veux dire, et puis pour étaler avec nos petits bras musclés, qu'est-ce qu'on en a bavé :-(( Mais le résultat était quand même bon, puisque le tas était sur la zone que j'ai mise en photo et sur laquelle il ne poussait pas grand chose jusqu'à présent, à cause des peupliers soi-disant. Maintenant, c'est vraiment une belle zone bien nourrissante. - Enfin, la méthode que je pense retenir et que j'ai commencé à mettre en place l'année dernière dans le pré d'hiver : je repère une zone pourrie du pré, qui n'offre rien de bon aux chevaux pour diverses raisons : mauvaise terre, zone trop piétinée par les chevaux, zone très appauvrie... (c'est le cas sur les zones qui autrefois étaient couvertes de ronces... ça a vraiment du mal à pousser même depuis qu'une bonne partie des ronces a été enlevée). Là, j'ai commencé à entreposer sur une zone pauvre une couche de 20 cm de fumier, qui s'est compostée pendant la période où les chevaux n'étaient plus dans le pré. J'ai vu que l'herbe avait bien poussé dans cette zone. C'est pas encore terrible, mais c'est déjà mieux que le sol nu qu'il y avait avant. Avant le retour des chevaux dans le pré d'hiver, je vais juste enlever le surplus de fumier, ce qui ne s'est pas bien décomposé. Le reste est déjà absorbé par la terre, donc c'est bon. Voilà... Evolution à suivre, je n'ai pas encore assez de recul.
Oui Josette, c'est dans cette vidéo qu'il évoque les grands troupeaux, y compris des troupeaux d'éléphants en Afrique. Il parle des 40 000 éléphants massacrés il y a une trentaine d'années parce qu'on les jugeait responsables de la déforestation. En réalité, la principale question, c'est la possibilité de mouvement des animaux qui pâturent. Il faut absolument éviter qu'ils restent plus de 5 jours sur la même zone... donc il faut qu'ils se déplacent beaucoup, tout le temps... comme avant l'époque de l'élevage, quoi. Savory part de l'observation de ce qui se passait il y a très très longtemps, avant l'invention de l'agriculture et de l'élevage. Dans les restaurations de terres sur lesquelles il bosse, il y a cette volonté de recréer une espèce de parcours migratoire des troupeaux. Je vais essayer de montrer ça en image pour ceux qui n'ont pas le temps de regarder la vidéo... (et ça répondra à deux trois idées lancées par Mirza et Josette auxquelles je voudrais répondre).
Mais j'encourage vraiment tous ceux pour qui la Terre et la nature comptent un peu à regarder la vidéo d'Allan Savory mentionnée plus haut par Josette, il y a dedans des révélations capitales pour l'avenir de la planète, notamment sur la question du réchauffement climatique. En particulier cette idée simple : si on laisse un petit carré de terre dénudée dans notre jardin, on constatera que cette terre est très froide en hiver, et très chaude en été. Si on fait la même chose à l'échelle de la planète... quel désastre !!! :-((
Napo Eléphant du forum
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Localisation : Mèze (34)
Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Jeu 20 Nov - 21:46
Voilà mes petites captures d'écran de la conférence de Savory sur TED. Vous allez voir, c'est assez hallucinant.
Je commence par les AVANT / APRES : En Afrique :
Terre réhabilitée par Savory :
(oui oui, c'est bien le même endroit)
Idem :
Quelques années plus tard, en fin de saison sèche :
Mexique :
Plus tard (ovation du public)... c'est à couper le souffle, il faut dire...
Quelque part aux Etats Unis (Arizona ?)
Quelques explications : Là c'est en Afrique sur une terre réhabilitée, juste après la courte saison des pluies :
Très vite, la saison sèche revient :
Si on ne met pas de troupeau à pâturer là dessus, que se passe-t-il ? La plante doit obligatoirement se dégrader pour finir son cycle (j'ai raté ma capture d'écran, mais c'est instructif, du coup) :
Là, je commence à comprendre pourquoi mon pré d'hiver a été très pauvre les deux premières années d'occupation, beaucoup moins pauvre l'année dernière, et presque riche cette année... l'oxydation des plantes non consommées par les animaux...
Si au contraire on met un troupeau quelques jours dessus...
Total saccage... Mais c'est précisément ce saccage qui est l'élément clé : le troupeau a tout massacré, couché les herbes, laissé de l'urine et de la bonne bouse de buffle partout. La terre est recouverte d'un épais paillis. L'humidité reste dessous. Les déjections vont pouvoir se composter tranquillement. On enlève rapidement le troupeau, et lorsqu'il reviendra, l'herbe aura bien repoussé. C'est juste génial.
En gros, ça veut dire qu'il y a de la place pour tout le monde sur cette terre, que la famine dans le monde n'a absolument pas lieu d'être, qu'elle n'est que le résultat de nos erreurs et de notre absence de volonté de changer les choses (parce qu'au final, ça nous arrange bien, faut dire ce qui est), que la désertification et que le changement climatique ne sont pas une fatalité, qu'il y a des solutions.
Et qu'on peut laisser des chevaux à l'herbe dans le Sud sur quelques hectares, si on les gère bien... (je vous ai cité le cas d'un voisin qui n'arrive pas à nourrir ses 5 chevaux avec 15 ha de garrigue, justement parce que c'est de la garrigue ? Ben je dis qu'on peut y arriver, cette vidéo le prouve).
mirza Eléphant du forum
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Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Ven 21 Nov - 7:14
Je vais regarde tout ça en détail (j'ai du mal à regarder des vidéos à la maison, c'est compliqué, mais j'essaierai, promis), cela dit la premier truc qui me saute aux yeux Napo en voyant tes photos c'est que le type de sol n'est pas du tout le même que celui d'une garrigue (comme je l'expliquais plus haut je crois, le problème essentiel de la garrigue c'est qu'il n'y pousse rien vu qu'il n'y a pas de terre (que du caillou). Donc pas vraiment d'herbe à pâturer/écraser/enrichir, ou si peu. Le process peut marcher aussi, mais beaucoup plus lentement, et à condition de faire en sorte de ne pas dépasser un certain équilibre parce qu'il est fragile, l'équilibre de reconstruction de la garrigue.
mirza Eléphant du forum
Age : 45 Nombre de messages : 7173
Localisation : Entre Quercy et Rouergue
Sujet: Re: La terre qui nourrit nos chevaux Ven 21 Nov - 8:34
Alors, en détail maitenant (mais toujours pas pu regarder les vidéos malheureusement)
Ptibou a écrit:
Mirza > on laisse pousser depuis maintenant quelques années des chênes en bas du pré de chevaux en espérant avoir d'ici quelques temps un petit bosquet dans lequel ils pourront s'abriter. Mais c'est vraiment trèèèèèès long ! Là les arbres sont assez haut (environ 2 mètres) par contre ils sont encore tout fins, du coup encore trop tôt pour y mettre les chevaux sans qu'on prenne le risque qu'ils ne les mange.
Les chênes, c'est assez long à se développer. Il y a d'autres feuillus qui poussent plus vite (mais bon maintenant que vous les avez, vous avez fait le plus gros !)
Mes chevaux mangent les jeunes feuilles des chênes blancs lorsqu'ils sont petits, ou alors celles des branches basses sur les vieux, mais pas les feuilles qui sont bien développées.
Citation :
Si tu n'as pas le statut d'agri, tu n'adhères pas à la Conf', mais aux Amis de la Conf", ce qui te permets de participer, de bénéficier du savoir, du réseau d'info, de solidarité etc.
Merci pour l'info (non mais de toute fçaon il faut que j'arrive à l'avoir ce statut d'agri, c'est sans doute con parec que c'est qu'un statut administratif mais j'en rêve)
Citation :
Pas eu le temps de le lire mais voici un article qui m'a l'air fort intéressant !! https://podologueequine.files.wordpress.com/2014/07/amc3a9lioration-et-gestion-de-pc3a2ture-version-finale-2.pdf
J'ai lu la version sur le blog de podologie équine libre. Il était bien, mais je suis restée sur ma faim parce que finalement je n'ai trop rien appris de nouveau.
josette a écrit:
napo, je ne sais plus... c est dans cette video qu ils parlent des chevres??? qui avaient ete retiree de l argion car elle faisaient de "domage" et du coup ils on fini par les reintegrees car la reserve naturelle se deteriorait?? si c est pas ca faut que je retrouve car c etait super interessant aussi! enfin attention a l effet inverse... il ne faut pas oublier que les grands parc naturels americains on failli disparaitre, car a leur creation ils ont interdit les populations natives d y chasser (les indiens): du coup l equilibre "naturel" a ete casse, et les parcs se sont retrouve en surnombre de bison, loups etc etc et ont deperis tres rapidement... On a vu un docu sur le yellowstone sur ce sujet, tres interessant aussi!
J'avais vu un mini doc sur Yellowstone je crois, où ils disaient qu'ils avaient réintroduit le loup, et que du coup ça avait régulé les populations d'herbivores (qui dévoraient tout parce qu'ils étaient en surnombre), et du coup ça avait fait revenir plein d'autres espèces... bref, le redémarrage d'un écosystème équilibré. Et que tout avait commencé à repousser à partir de là.
Du coup, là ça allait plutôt dans le sens d'une "gestion raisonnée" des herbivores Et ça, ça va un peu dans le sens de ce que je vois ici (et que dire des Basses Alpes !).
Citation :
idem pour l eau et le compost: il travaill maintenant avec la technique des "raised bed", ces "talus" rempli de bois mort, qu il recouvre de terre (methode de Sepp): l ete ca garde l humidite, l hiver ca ne la retient pas, meme, les mouche de la carotte par exemple, reste au ras du sol, et en "monte" pas: resultat cette annee il a des super carottes, et on est en train d avoir des super salade d hiver car les pieds restent au sec!
Ah c'est lui qui fait ces buttes sur bois mort ! J'en ai entendu parler (j'ai quelques amis permaculteurs passionnés ) J'ai un peu de mal à me représenter ce que devient ce bois mort placé sous terre dans le temps.
Citation :
- Enfin, la méthode que je pense retenir et que j'ai commencé à mettre en place l'année dernière dans le pré d'hiver : je repère une zone pourrie du pré, qui n'offre rien de bon aux chevaux pour diverses raisons : mauvaise terre, zone trop piétinée par les chevaux, zone très appauvrie... (c'est le cas sur les zones qui autrefois étaient couvertes de ronces... ça a vraiment du mal à pousser même depuis qu'une bonne partie des ronces a été enlevée). Là, j'ai commencé à entreposer sur une zone pauvre une couche de 20 cm de fumier, qui s'est compostée pendant la période où les chevaux n'étaient plus dans le pré. J'ai vu que l'herbe avait bien poussé dans cette zone. C'est pas encore terrible, mais c'est déjà mieux que le sol nu qu'il y avait avant. Avant le retour des chevaux dans le pré d'hiver, je vais juste enlever le surplus de fumier, ce qui ne s'est pas bien décomposé. Le reste est déjà absorbé par la terre, donc c'est bon. Voilà... Evolution à suivre, je n'ai pas encore assez de recul.
Oui c'est un peu ce que je fais ici, en gros je fais tout simple, là où il y a beaucoup de crottins (finalement c'est assez rare) je balance dans les coins où ça manque de végétation. Et évidemment ça aide à repousser. Sur le reste du terrain, je laisse pour l'instant. Je ne suis pas encore sûre de mon coup.
Citation :
En particulier cette idée simple : si on laisse un petit carré de terre dénudée dans notre jardin, on constatera que cette terre est très froide en hiver, et très chaude en été. Si on fait la même chose à l'échelle de la planète... quel désastre !!! :-((
Tout à fait !
Ah tiens, hier j'ai hésité à m'arrêter prendre des photos mais sur la route de l'écurie, à peut-être 4-5 km de distance, avec pile les mêmes conditions climatiques, même pluviométrie, même ensoleillement, il y a des champs gérés "conventionnellement", là ils ont semé du blé dessus. Les champs sont un peu en pente (on est dans une vallée mais assez large), au même niveau que mon parc (qui à la base a dû être cultivé mais abandonné depuis très très lomgtemps). Hé ben leurs champs étaient gorgés d'eau encore hier matin, pleins de flaques partout. Alors que dans mon parc, après la fin de la pluie l'eau qui n'a pas pu pénétrer s'éest écoulée en moins d'une demi-journée, et depuis pas la moindre flaque. Non mais les chevaux ça tasse les terrains, qu'on vous dit ! ^^