Et puis y'a pas que ça... Le travail, les flexions, la technique et tout et tout... Moi je me suis pris le chou avec Shagghia pendant plusieurs mois, tout au début (à l'époque où je ne la montais encore qu'en filet). Elle avait une bouche qu'on pourrait qualifier de très dure (ce qui n'existe pas : c'est une bouche crispée, point final). On m'a conseillé tout un tas d'exos (notamment ceux que tu évoques, cercle, jambe intérieure etc.) Mais rien ne marchait. Et puis la petite illumination, une petite phrase lue au hasard sur le site web d'un écuyer suisse dont j'ai zappé le nom : avant de décontracter la mâchoire, il faut que le cheval soit déjà dans la décontraction mentale. Mais bon sang mais c'est bien sûr.
Bref, faudrait peut-être rechercher avec lui la décontraction que tu peux avoir en licol (je ne sais pas comment il est en licol ?). Avec Shagghia, on est passé d'abord par une phase "mors de débourrage en caoutchouc", qui déjà donne plus de confiance en la main, mais ça ne suffisait pas. On a dû passer en licol, avec tout un tas d'exercices au sol qui vont avec, normal, car à l'époque, elle était encore un peu barge. Sur le licol, c'est beaucoup plus facile d'apprendre au cheval à se relaxer : il ne craint plus l'éventuelle faute de main du cavalier, donc il peut se concentrer sur autre chose que sur sa bouche, apprendre à gérer ses émotions, à rester concentré malgré l'agitation extérieure etc. Une fois que le couple cheval-cavalier trouve le moyen de revenir assez rapidement à la zénitude totale et d'y rester en toute circonstance, on remet le mors et on recherche la même chose avec.