Je ne vous ai pas encore mis le CR du stage de Mickey du printemps passé! Il est revenu cet été et cet automne, mais je n'ai pas pris de nouvelles notes. C'est toujours intéressant d'y retourner, mais rien de neuf à rajouter
Stage Mickey Wanzenried Mars 2015Stage donné sous la forme de cours de 1h ou 2h à des groupes de 2 à 4 personnes. Tout le monde a déjà un certain niveau, beaucoup de stagiaires ont déjà travaillés avec Mickey. Il guide chaque couple mais ne donne pas forcément d’exercices précis à faire, chacun travaille sur ce dont il a besoin, les notes sont donc un peu en vrac…
Finesse - KarlMickey a suivi la formation de Philippe Karl, il enseigne donc un mélange entre la Finesse de Parelli et la Légèreté de Karl. Il dit qu’il ajoute la « psychologie » de Parelli en plus de la technique de Karl, qui est trop « exercice 1 puis exercice 2 puis exercice 3… », sans penser forcément à la psychologie du cheval.
Quand il n’y a pas de problème particulier, on commence le travail à cheval dans l’extension, pas dans une attitude haute. Il préconise de commencer par des allures lentes, puis d’allonger progressivement l’encolure vers le sol. Si c’est dur de descendre la tête uniquement sur une action de rêne, plutôt que d’insister en action/réaction, demander de la vitesse pour aider le cheval à descendre tout en allant vers l’avant et pas juste vers le bas.
La séance commence par travailler les trois allures sans demander de position particulière à la tête. On prend un léger contact si le cheval l’accepte. On soigne particulièrement son tracé : si on fait une ligne droite, elle est vraiment droite, si on fait un cercle, on ne fait pas une patate. Si on est concentré sur son tracé, on a un bon focus. Si on a un cheval qui fuit dans les lignes, on fait plus de cercles ; si on a un cheval qui n’a pas beaucoup de gaz, on privilégie les lignes droites aux cercles.
Le cheval doit aussi apprendre le neutre pour la main : on doit avoir la même sensation que si on prend la main de quelqu’un pour aller promener. On a un contact permanent mais qui ne demande rien, qui n’impose rien. On suit la bouche sans rien demander.
Lors des transitions, au début, on ne fait pas attention à l’attitude du cheval. S’il « tombe » dans l’allure suivante, c’est normal car au début, on n’est pas encore dans une communication, il réagit plus qu’il ne répond. Par la suite, on vient demander les transitions montantes en position haute afin d’aider le cheval à s’asseoir dans la transitions, à la démarrer par les postérieurs. La position haute dans les transitions descendantes vient plus tard car c’est plus compliqué pour le cheval.
Le pli vient seulement après. On apprend à tendre la rêne extérieure à ce moment-là seulement, avant ce n’est pas grave si le cheval ne tend pas sa rêne, on le laisse faire.
Si le cheval pousse vers le centre du cercle et ne veut pas tenir sa ligne, on le plie fort et on lui fait faire un déplacement latéral de 2 m vers l’extérieur pour lui dire non, on ne cherche pas la pause au centre. On ne pense pas assez à l’importance de l’endroit où on fait nos pauses !
Le cheval devrait réagir comme une voiture réagit à une pédale d’accélérateur, ce qui est rarement le cas.
OnlineMickey fait une liste de tous les exercices qu’il veut voir pour chaque cavalier et il note dans sa tête ce qui va et ce qui ne va pas : avancer, reculer, désengagement dans la marche avant, DL, etc…
Dans l’ensemble, toujours faire des pauses beaucoup plus longues. Parfois, il laisse un couple cavalier/cheval en pause pendant 10 minutes complètes. Et de même, rester sur un même exercice plus longtemps jusqu’à ce qu’il le fasse vraiment bien, qu’il soit engagé dans l’exercice, et seulement après on lui donne une pause, mais une vrai pause bien longue (plusieurs minutes). Quand on est avec des chevaux plus avancés, il ne faut pas oublier de devenir plus exigeant, de demander une meilleure qualité de l’exercice sinon tout le monde s’emmerde et on n’avance plus.
Ne pas laisser le cheval jouer avec nous mais être sûr de ce qu’on veut. Quand on devient plus avancé, le cheval trouve lui aussi des manières plus avancées de jouer avec nous, d’échapper à l’exercice. Il va tester si notre détermination est réelle, si on reste focalisé sur notre exercice même s’il essaie plein d’autres choses. Ne pas laisser le cheval marcher sur tout, c’est encore un moyen de jouer avec nous et de sortir du travail.
Au level 1, on apprend le désengagement des postérieurs en ayant un antérieur fixe autour duquel on tourne. Mais après, l’idée est de ne pas rester fixe, il ne faut pas garder les épaules immobiles, le cheval doit rester dans le mouvement en avant avec ses épaules qui s’éloignent de nous.
Ne pas faire de départs sur le cercle en passant de la phase 1 à la phase 4 sinon ils apprennent à fuir, à jour avec nous, à échapper à la demander. Il faut plutôt faire des crescendo pour leur laisser le temps de répondre.
Certains jours, il faut être plus exigeant ; d’autres jours, on va faire des exercices plus calmes avec beaucoup de pas sans exiger autant de réactivité.
Le Touch it ne sert pas à donner de la confiance au cheval car s’il touche l’objet, c’est qu’il a déjà confiance, et s’il n’a pas confiance, il ne touchera pas.
Un cheval qui ne bouge pas beaucoup, il n’a pas beaucoup d’essence, il ne faut pas le faire bouger dans le vide sinon on perd de l’essence pour rien.
Jeunes chevauxIl ne faut pas monter sur un cheval qui n’est pas dans le bon « frame of mind », qui n’est pas d’humeur. On ne devrait jamais monter en se disant qu’on peut tomber. Si on monte, on ne tombe pas, sinon c’est qu’on a fait une erreur avant ou qu’on n’a pas assez préparé le cheval. On ne devrait jamais tomber d’un jeune, sinon c’est qu’on a été trop vite, qu’on a loupé quelque chose. Parfois, on a besoin de jouer 2 heures à pied avant qu’un cheval soit montable au pas, mais pas forcément au trot ou au galop.
Pour passer d’un exercice à l’autre, le cheval a besoin d’un certain temps pour comprendre le nouvel exercice. Ce temps est long pour un jeune cheval et doit devenir de plus en plus court. Au départ, lorsqu’il passe d’un cercle à un 8, le cheval a besoin de 2-3 huit pour se rendre compte qu’il est sur le pattern du huit. Après quelques mois ou quelques années, il ne lui faut plus que quelques mètres pour comprendre qu’il est maintenant en train de jouer sur le pattern du huit.
On apprend au cheval à nous poser des questions. Si c’est nous qui lui posons des questions c’est qu’on n’est pas le leader. Il est notre « employé », nous on est le boss, et pas l’inverse.
On commence par vérifier les flexions, flexion + désengagement + repartir vers l’avant.
Lors du débourrage, on fait toujours la même suite d’exercices, et lorsqu’un exercice ne va pas, on revient au tout premier exercice. Exo A : suivre la paroi. Une fois que c’est acquis et qu’il s’ennuie, il nous demande ce qu’on peut faire d’autre. Exo B : direction vers le centre, où on fait une pause. On donne envie au cheval de se laisser diriger ; s’il se laisse diriger, il a une pause. Puis lorsqu’il veut s’arrêter de lui-même au centre, exo C : on continue et on retourne sur le cercle, pour ne pas qu’il fasse de suppositions et nous pose la question « est-ce qu’on s’arrête ? ». Quand C ne va pas, on revient toujours à A.
Il ne faut pas toujours aller chercher des exercices plus compliqués, il faut souvent revenir à des exercices simples mais en améliorer la qualité. Ne pas se contenter de ce que le cheval nous propose, demander notre qualité, notre vitesse, notre réactivité, notre exigence.
Il ne faut pas exiger la tête vers nous sur le cercle, c’est tricher. N’importe qui peut apprendre à son cheval à nous regarder sur le cercle, mais c’est un code, ce n’est pas voir si le cheval est vraiment intéressé par nous. Le cheval doit vouloir nous regarder. On ne demande pas de grandes choses à quelqu’un qu’on vient de rencontrer, il faut passer du temps avec, créer une relation pour qu’il veuille nous offrir des choses. Il faut passer beaucoup plus de temps avec son cheval sans forcément travailler, faire des choses simples mais de qualité. Il y a un prix à payer pour chaque exercice : au plus la relation est nouvelle, au plus l’exercice est exigeant, au plus le prix à payer est grand, au plus il faut passer du temps avec lui.
Le Natural Horsemanship est un programme pour entrainer les humains à la base. Après, quand on a compris, on peut entrainer les chevaux, mais ce ne sont pas les mêmes exercices ou les mêmes stratégies pour entrainer les chevaux, il faut s’adapter et ne plus regarder le programme de la même façon.
Théorie : le ProjetQuand on apprend une langue, on apprend des phrases « stupides » qui ne servent jamais vraiment telles quelles dans la vraie vie. En langage Parelli, les 7 jeux sont l’équivalent de ces phrases. On les apprend pour commencer par quelque chose de facile, mais ensuite, on ne devrait jamais les utiliser juste pour eux-mêmes. On apprend des phrases simples, dans le vide, sans but. Ensuite, on va se choisir un but et on trouve un chemin pour arriver jusqu’à ce but dans un certain temps.
Le cheval sait qu’on est un prédateur, mais les chevaux n’ont pas peur des prédateurs. Les zèbres dans la savane vivent à côté des lions sans s’enfuir ou avoir peur tout le temps. Ce dont ils ont peur, c’est d’un comportement de prédateur, venant de n’importe qui. Travailler de manière directe, envoyer le cheval directement faire un exercice difficile, c’est un comportement de prédateur. Il faut adopter une pensée latérale, décomposer un exercice pour ne pas avoir un comportement de prédateur. Il faut toujours commencer doucement : on ne demande pas à un inconnu de nous épouser, on commence par faire connaissance, par créer une relation…
Au départ, le cheval n’aime pas notre but (par exemple, les cônes pour faire un huit). Il aime la sortie, pour aller vers les copains ou la nourriture. Dans toutes les pistes, il y a un fantôme dans le coin du fond, à l’opposé de la sortie, et au plus on veut forcer le cheval à aller dans le fond de la piste, au plus le fantôme grandit. Il faut trouver une stratégie pour que le cheval ait envie d’aller au fond de la piste, pour qu’il veuille aller vers notre cône. Dans les cas extrêmes, la meilleure chose à faire est de donner à boire au cheval à l’endroit voulu. Le besoin numéro un du cheval est de boire. S’il n’a à boire qu’à cet endroit-là, il aimera venir là.
On commence toujours par régler les problèmes du cheval en face de nous : s’il ne veut pas reculer, on recule jusqu’à avoir un bon reculer où le cheval est impliqué, où il va à la vitesse que nous décidons. On en profite pour toujours mettre le confort dans le coin du fantôme dès qu’il nous donne une vraie bonne réponse.
Avec un cheval qui se braque face à la pression, on va tranquillement marcher sur un cercle jusqu’à ce qu’il se relaxe lui-même, qu’il se rende compte qu’il ne faut pas travailler, qu’il n’y a pas de pression, qu’on est juste là pour marcher. On fait ce qu’il faut en fonction de la Horsenality de notre cheval : on marche vite ou lentement, on trotte s’il en a besoin, on marche aussi longtemps que nécessaire…
On apprend au cheval que s’il fait bien le jeu, on va vers le cône et puis on fait une pause. On répète toujours la même chose jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il a toujours la pause au cône, et qu’il anticipe en allant vers le cône de lui-même. Alors à ce moment-là on lui dit « non non on va vers le deuxième cône », et on lui donne la pause là-bas, comme ça il se dit qu’il y a plusieurs endroits possibles pour une pause, et qu’il ne doit pas anticiper en allant d’office sur le premier cône, mais nous poser la question « est-ce qu’on fait une pause ici ? ». Il ne faut pas aller trop vite et rester sur le premier cône tant que le cheval n’a pas compris que c’est la zone pour faire la pause.
On reste sur la pause aussi longtemps qu’il le faut. Tant que le cheval ne bouge pas, tant qu’il est focus sur son cône, ou même s’il s’endort sur son cône, au reste sur la pause. Au plus il reste près du cône, au plus le fantôme disparait, et au plus cette zone devient une zone de confort. En plus, cela nous permet de passer plus de temps avec notre cheval sans rien demander, d’améliorer la relation. Par contre, s’il veut casser le cône ou jouer avec, non. On reste près de la télé, on ne casse pas la télé.
On apprend au cheval qu’il doit chercher des objets, chercher des endroits. Mais il ne faut pas tomber dans l’excès, sinon il ne fait plus que ça. Mikey déteste tous les tours de cirque car ça ne demande pas au cheval de réfléchir ou de nous poser des questions, c’est une réponse automatique. Il ne pas tomber dans aucun excès : ni trop d’automatisme, ni trop de questions. Soit on abruti le cheval, soit il ne réfléchit pas. Aucun excès n’est bon.
Les principaux exercices que le cheval doit connaitre et que l’on peut utiliser pour le Projet sont :
- Le changement de sens, à utiliser pour faire le huit, entre deux cônes
- Les transitions, à faire entre deux barres au sol
- Follow the rail, en utilisant les coins
- Sauter un obstacle
On a donc 4 types d’objets différents à utiliser pour chaque exercice. On se choisit un Projet pour commencer, et on reste dessus suffisamment longtemps pour que le cheval l’intègre, le comprenne. On travaille dessus un certain nombre de jours, mais avant que le cheval ne se lasse, on le surprend et on change de Projet ! On travaille sur un autre exercice, jusqu’à avoir travaillé les 4 exercices. Ensuite, on recommence, en changeant l’objet qu’on utilise pour toujours surprendre le cheval !
Il y a trois grandes étapes dans le Projet :
Étape 1 : on apprend au cheval à faire correctement un exercice, à s’y impliquer pour recevoir une pause (tout ce qu’on décrit jusqu’ici). Quand on fait l’étape 1 assez longtemps, le cheval va commencer à l’utiliser contre nous donc on doit évoluer, changer de stratégie, trouver un autre endroit de pause… il faut varier pour ne pas que le cheval connaisse par cœur nos demandes. Le cheval croit savoir mais on doit toujours le remettre en question. Il doit nous poser la question « est-ce que je dois faire ça ? » et ne pas supposer et décider lui-même quoi faire, il ne doit pas déconnecter de nous, on doit toujours rester celui sur qui il se repose, celui à qui il pose ses questions, son « boss ».
Étape 2 : c’est le drive and draw. Le cheval doit être engagé dans son jeu, réfléchir, apprendre à écouter ce qu’on veut, passer précisément quelque part. Dans la deuxième étape, on va faire l’inverse de ce qu’on a appris au cheval dans la première étape. Plutôt que de l’envoyer faire une pause sur un objet, on va l’envoyer passer devant ou passer derrière l’objet. Plutôt que d’apprendre à aller quelque part, on apprend à ne pas aller quelque part. On fait toutes les pauses à l’inverse de l’étape 1. On fait des pauses entre les cônes, on « change les coins » du corner game en faisant des pauses au milieu des côtés, on inverse tout ! L’important ici est que le cheval fasse tous les « bouts » de l’exercice final « sans s’en rendre compte ». Il passe déjà devant et derrière les deux cônes, il trace les lignes à suivre pour le changement de main final, mais sans le faire totalement. Comme ça lorsqu’on lui demandera de faire le changement de sens complet, il aura déjà fait tous les morceaux séparément, il suffit de recombiner le tout. On doit également faire attention à ce que le cheval continue à nous poser des questions, donc à varier suffisamment, en intégrant des cônes à d’autres endroits de la piste par exemple.
Étape 3 : on mélange les deux premières étapes pour arriver à notre exercice final ! On a déjà fait toutes les petites parties qui composent l’exercice final : on est déjà passé derrière les cônes, on est déjà passé devant, on a déjà fait le tracé de toutes les parties du huit, il ne reste plus qu’à les combiner ! Mais de nouveau, pour ne pas être trop direct et demander le huit complet la première fois, on commence par demander un demi-tour autour d’un cône et on envoie le cheval sur le deuxième cône pour faire une pause. Il aura donc fait le changement de sens et aura directement une pause. Puis petit à petit, quand il a compris le changement de sens, dans les deux sens, on peut enchainer les changements de sens pour (enfin !) arriver au huit complet.
On ne mélange pas tous les projets, on n’en fait qu’un à la fois pour que le cheval comprenne bien l’idée. On doit toujours garder notre Projet en tête. On ne mélange pas tous les exercices sinon on ne respecte pas le cheval, on lui fait faire une suite d’exercices insensés sans aucune logique. Quand on avance dans les niveaux, on fait toujours les mêmes jeux, mais on va plus loin. Il faut mettre en place de nouvelles stratégies pour pousser les jeux plus loin dans la qualité, dans la distance, dans la finesse de la réponse du cheval, il ne faut pas juste demander « plus fort » mais imaginer d’autres stratégies. Par exemple pour le reculer à grande distance, le cheval sait qu’il est loin et qu’on a beau s’agiter, on ne sait pas le toucher. Donc soit on s’approche, mais il nous fait bouger nos pieds, soit on utilise une stratégie : on utilise « l’énergie » des deux cônes, que le cheval connait maintenant, pour l’aider dans son reculer, l’aider à aller droit sans devoir corriger sans cesse.
La Finesse est le seul savvy où il utilise très peu le Projet. Lorsqu’on travaille la Finesse, on dit constamment au cheval ce qu’il doit faire : fais ci, fais ça, etc… Il n’y a donc plus la même place pour que le cheval pose des questions. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas aborder la Finesse trop tôt, ou trop souvent, sinon on fait des chevaux « formatés » qui ne posent jamais de questions, qui font, qui subissent… Attention donc à toujours varier et à revenir très souvent à des séances en Freestyle ou Online même lorsque l’on veut progresser principalement en Finesse.
J'ai fait des petits schéma pour la théorie mais ça ne passe pas sur le forum, faudrait les enregistrer comme image puis les héberger et tout... Sauf s'il y a un moyen de mettre un fichier PDF ici ?