LES BESOINS FONDAMENTAUX DU CHEVAL, VERS UNE MEDECINE EQUINE ALTERNATIVE
NUTRITION : Le bien-être du cheval dépend de l’assouvissement de ses besoins fondamentaux.
Importance du lien entre le corps et l’esprit (écothérapie)
Importance du monde intérieur (digestif) du cheval.
Le besoin est indispensable, si il y a un manque, une pathologie apparaît (surmenage des fonctions vitales). Le but est de viser le long terme : le cheval va « bien » maintenant, mais qu’en sera-t-il dans 10 ou 20 ans ?
Il existe une relation étroite entre la santé, le psychologique et la relation avec l’humain.
On utilise le modèle du cheval des débuts de la domestication (5000 ans auparavant). Pour ce qui est de la différence entre des chevaux rustiques ou près du sang, on va chercher les points communs plutôt que les différences, un cheval reste un cheval.
Adaptation et adaptabilité : Adaptation : statique, le corps du cheval ne reviendra pas en arrière (ex. l’ancêtre du cheval avait plusieurs doigts, ces doigts ne reviendront pas, idem pour le système digestif etc).
Adaptabilité : dynamique (ex. les chevaux de sang allemands qui ont été laissés en Namibie se sont adaptés physiquement au manque d’eau en développant des caractéristiques spécifiques).
Aujourd’hui l’espèce équine tend de plus en plus vers l’homozygocie : pauvreté génétique et manque de diversité.
Le système digestif est considéré comme le milieu extérieur, ce qui est dehors vient dedans.
Le qualitatif (sucres, nutriments) est digéré par l’intestin grêle et dégradé par les enzymes.
Les fibres (cellulose, lignine) est digéré dans le gros intestin (caecum)
La fibre a longtemps été l’aliment principal majoritaire (pas digéré dans l’intestin grêle donc) ; le système digestif est donc adapté à la pauvreté nutritionnelle et aux fibres.
Symbiose biologique : vivre ensemble avec des échanges
Commensalisme : vivre ensemble sans échanges
Parasitisme : prélever sans rien apporter
Pour le cheval nous recherchons la Symbiose.
OBJECTIF : MAINTENIR FORME ET INSTINCT MALGRE L’ABSENCE D’ENVIRONNEMENTPour cela on doit permettre au cheval de marcher pour mâcher (10 000 coups de mâchoire par jour, 80L de salive). La marche optimise la digestion.
L’estomac du cheval est très petit et n’est pas censé contenir de grosses quantités (4L MAX par jour). Ce qui est en trop part dans le secteur microbien (gros intestin, caecum). Une surcharge de nourriture surcharge le caecum et ses microbes, faits pour recevoir seulement des fibres. Les pathogènes se développent si il y a trop de richesse alimentaire et pas assez de fibres.
On nourrit des microbes qui mangent de la cellulose, pas le cheval !!
DENTS : Les dents poussent à l’intérieur de la mâchoire jusqu’à 8 ans, puis descendent et poussent en continu jusqu’à la fin de la table dentaire. D’où l’importance de prendre soin de la dentition du cheval, si il épuise son capital il ne se renouvellera pas.
MICROBES : Ils vivent dans la chaleur et l’eau (système digestif) et donnent au cheval de l’énergie (digestion des fibres), des vitamines, des hormones, des antibiotiques naturels.
Le milieu intérieur est composé de microbes et de vers.
IMMUNITE : Système qui médiatise la relation au monde. Une relation harmonieuse est possible.
Le fonctionnement équilibré de ces 3 éléments devient une symbiose, qui permet l’immunité du cheval.
Si il y a rupture d’immunité : les microbes pathogènes ou les vers se développent.
IMMUNO-DEPRESSION : NON-COUVERTURE DES BESOINS FONDAMENTAUXUn taux de cortisol élevé (hormone su stress) cause aussi l’immuno-dépression.
La médecine conventionnelle détruit les microbes et les vers (vaccins, vermifuges, antibiotiques) et détruit la symbiose.
Si les besoins fondamentaux sont couverts, le cheval sera moins stressé, donc meilleure immunité, donc on parvient à la symbiose.
ALIMENTATION :Fibres (quantitatif) + Oligo-éléments (qualitatif)
* Fibres : plantes jeunes qui ont durci/séché
Le pré « traditionnel » (herbe à vaches) est trop riche toute l’année (en comparaison avec la steppe ou la forêt).
Pour pallier à ce problème :
- limiter les temps de pâture
- utiliser du foin récolté tard, grossier
- utiliser de la paille comme aliment
Les granulés et floconnés contiennent trop d’azote (+ de 10%), du blé (allergisant), des minéraux et vitamines de synthèses, du maïs (graisse néfaste).
Les minéraux et vitamines non organiques ne sont pas assimilés par l’organisme
Les céréales (orge, avoine) sont trop riches en phosphore et donc déminéralisantes. Un excès de minéraux crée des déséquilibres.
On peut utiliser le grain (orge, avoine, petit épeautre) en complément des oligo-élements, c’est-à-dire seulement si le cheval à du mal à se maintenir en état malgré les oligo-élements.
On peut utiliser de l’orge ou du petit épeautre seuls, ou un mélange 2/3 orge 1/3 avoine. On peut donner 500g de céréales sèches que l’on fait germer, et éventuellement compléter avec des céréales trempées.
Le total ne doit pas dépasser 4L, l’idéal étant de ne rien donner du tout !
OLIGO-ELEMENTS Ils ne sont pas synthétisés par l’organisme. Ils vont servir de catalyseurs (catalyseur = accélère une réaction).
Le corps contient 10 000 milliards de cellules, 100 000 milliards de microbes et produit 2 millions de réactions par minute. La température corporelle ne permet pas ces réactions (ou très lentement), d’où les catalyseurs (les vitamines déjà présentes chez le cheval, et les oligo-éléments).
Les oligo-élements sont le Zinc, le Cuivre, l’Iode, le Manganèse, le Fer, le Sélénium.
Exemple de réactions : l’amidon (d’une céréale) est dégradé par l’amylase (catalyseur), se transforme en sucres simples ; ces sucres simples transformés par une enzyme deviennent de l’énergie.
On remarque une augmentation du besoin en oligo-éléments dû au stress et à la baisse des oligo-éléments dans l’environnement (détruits par les engrais et les vermifuges).
Solution : nourrir moins mais plus qualitatif avec des oligo-élements
Différentes formes de stress :
Le stress aigü (situation d’urgence, fuite d’un prédateur par exemple) :
- l’adrénaline agit en premier, permet au corps de se « réveiller » (augmentation du rythme cardiaque, dilatation des vaisseaux sanguins)
- le cortisol permet au corps de s’adapter sans souffrir
- arrêt-repos (adaptabilité possible à la source du stress)
Le stress chronique (bruit, douleur, enfermement, solitude par exemple) :
Comportement associés :
- fuite
- combat
- « freeze » (le cheval se gèle sur place)
Si aucun n’est possible ou ne fonctionne on assiste à une inhibition de l’action = crée de l’angoisse et de l’anxiété = pas d’adaptabilité corporelle = usure. Le cortisol reste élevé et provoque de l’immuno-dépression. Plus les exigences sont élevés pour le sujet et plus il a une faible possibilité de contrôle, plus le stress augmente.
Conclusion : accorder du « temps cheval » dehors en troupeau, ce qui permet au cheval de supporter le stress de son environnement domestique. Pour optimiser l’immunité malgré les conditions de vie : augmenter les oligos-éléments.
VISER LA TRANSITION VERS L’AUTONOMIE :
APPORTER DES OLIGOS-ELEMENTS : Importance des éléments NATURELS. Les éléments synthétiques ne sont pas assimilables.
LES VERS : Lors des analyses de sang, une éosinophilie supérieure à 2% indique selon les vétos conventionnels un taux de parasitisme élevé. En fait il s’agit d’une trace d’allergie, d’intolérance du cheval à quelque chose (nourriture trop riche, allergie respiratoire, problème de peau….). La présence vermineuse « tempère » cette allergie.
Le cheval naît avec des microbes et des vers, équilibre qui bascule avec une baisse d’immunité. Si le cheval est en bonne santé, il ne sera pas sur-parasité.
Le vermifuge chimique doit être considéré comme un geste d’urgence (pour sauver la vie). Il faut arrêter d’utiliser le vermifuge chimique de façon régulière, car en l’utilisant on détruit également les microbes intestinaux et on produit une baisse d’immunité. Le parasitisme sera de plus en plus fort et résistant, car les microbes et la flore intestinale n’ont pas le temps de se reconstituer entre chaque vermifuge.
Il est préférable d’agir à des périodes clés, c'est-à-dire aux changements de saison : février/mai/août/novembre, à la pleine lune.
Pourquoi ?
Les cycles ont des influences sur les êtres vivants, ces moments de lune et de changements de saison influent sur la relation microbien/vermineux.
Conclusion : vermifuger ne sert à rien si le cheval est en bonne santé. C'est au contraire néfaste.
LES VACCINS : Le vaccin agit contre l’immunité. On injecte des substances plus ou moins toxiques qui agissent dans l’organisme, sans qu’on ait conscience des conséquences à long terme (cancers, allergies…).
Exemple : un enfant de 2 ans vacciné dans un environnement X (avec différents éléments contextuels, poils d’animaux, pollens, acariens, etc).
Le système immunitaire immature va réagir au contexte général au moment du vaccin, aux antigènes des maladies injectées ET aux antigènes environnementaux.
Lorsqu’un des éléments de ce contexte/environnement X réapparaît : l’enfant fait une réaction allergique.
DETACHEMENT EMOTIONNEL Pour une transition, qu’elle quelle soit (changement d’environnement, de mode de vie, déferrage, sevrage, etc etc), il est important d’« oublier » les chevaux, de ne pas projeter de problèmes humains sur un cheval, les laisser faire et s’adapter sans nous. Nous sommes là pour leur donner des « cartes » et des meilleures chances d’adaptation, mais c’est à eux de jouer leur partie.
Après un stress prolongé, il est normal que le cheval décompense (maigrisse, tombe malade…) même si il arrive dans un environnement sain et « bon pour lui ».
Il faut se détacher de la relation dépendante du cheval à l’humain, ne plus considérer la maladie comme dramatique mais comme le moyen de passer un cap. La maladie est un langage, un symptôme exprime quelque chose que le cheval ne peut pas verbaliser.
Il est important d’être vigilant, attentif aux symptômes du cheval sans tomber dans l’émotionnel. La « mort subite » due à la maladie est très rare.
LES PIEDS : (Problématiques abordées à la demande des stagiaires, réponses apportées par Guillaume Parisot, podologue équin)
Pied bot : Le pied-bot est une déformation de la boîte cornée, parfois due à une rétractation tendineuse (chez les poulains surtout), le cheval marche en pince. Les causes peuvent être des migrations de vers dans les tendons, des problèmes lors de la gestation… Très souvent le problème est amené par la position du poulain qui tête avec les antérieurs décalés : un en avant vers la tête, l’autre en arrière vers les postérieurs ; celui de devant est bas, celui de derrière est haut (High/Low Syndrome).
Il faut équilibrer les 2 pieds pour inverser la position des pieds d’appuis. Stimuler la marche permet également d’équilibrer les pieds de façon symétrique. Ce problème peut être réglé en quelques mois sur des poulains, mais peut prendre des années avec des chevaux adultes (penser au décalage des tendons, des articulations et parfois du corps tout entier).
« Syndrome » du postérieur droit : Boiteries, difficultés à donner ce pied plutôt qu’un autre : souvent en lien avec une surcharge du foie (aider avec un drainage), cela peut aussi être inflammation du caecum (surcharge de nourriture).
Fourbure/Elastose :
La fourbure ou Equine Metabolic Syndrome (EMS) qui est considéré comme du diabète (insulino-résistance), est due au manque d’exercice, trop de sucres dans l’alimentation, et trop de cortisol. On peut aussi parler d’élastose : perte de l’élasticité du pied, la constitution du pied change, la boîte cornée se déforme (cause métabolique).
Transition ferrure/pied nu :Il n’est pas conseillé de déferrer en plein hiver, car le cheval a moins d’énergie. En préalable il est conseillé de travailler sur le terrain immunitaire et émonctoriel (drainages).
Il y a souvent plus de problèmes au déferrage des pieds ferrés avant 6 ans (pieds immatures qui ont été « bloqués »). Pour aider le cheval on peut protéger temporairement les talons (mousses et hipposandales, PHW) pour éviter la marche en pince, puis faire des balades en main pour stimuler le pied.
Naviculaire :Si le pied est bien développé à l’arrière (fourchette et glomes), le boulet descend correctement lors du poser d’un membre et agit moins fort sur le petit sésamoïde (os naviculaire) avec le tendon fléchisseur.
Si le pied est ferré ou pas assez développé, le boulet ne descend pas et il appuie en pince = impact sur l’os naviculaire. L’articulation du boulet se bloque progressivement et les muscles supérieurs se contractent.
Conséquences : inflammation de la gaine du tendon, puis du tendon lui-même, progressivement des adhérences se développent entre le tendon et l’os, puis l’os se déforme et devient poreux.
La pourriture de fourchette peut jouer le même rôle en rendant le poser du pied sur l’arrière douloureux pour le cheval. Pour traiter la pourriture profonde de fourchette : nettoyer à l’eau oxygénée (une seule fois), puis appliquer du Hoof Stuff.
La ferrure permet d’utiliser un cheval au-delà de ses capacités. Le pied nu est possible à condition de s’adapter aux capacités du cheval.